2ème partie.
Comme toujours je pars de mon côté, relever la flore locale, diagnostiquer les arbres sains et les autres… quand au même moment ma bande d’ingénieurs part analyser la fiabilité du béton, la stabilité des ouvrages…
Je sais l’un fait plus sérieux que l’autre !
Je suis donc seule dans mon bois, en parfaite communion avec la nature et avec la ferme intention de dénicher cette cabane mais avant tout mon travail m’appelle.
Je commence ma liste non exhaustive :
- Quercus Robus IIIII
- Fagus Sylvatica IIIII
- Castanea sativa II
Et là au détour d’un massif de ruscus aculeatus, (j’essaye discrètement de remonter le niveau de ma mission par rapport aux autres) enfin je la découvre.
Elle est devant moi toute mignonne, en bois plutôt très bien conservée.
Je suis sur le point d’y pénétrer quand j’entends que l’on m’appelle avec insistance.
J’ouvre malgré tout.
Rien de particulier à l’intérieur.
Elle est petite et vide. Un peu déçue je quitte le bois pour m’enquérir de la raison de ces hurlements.
Sur le chemin du retour je m’interroge.
Après tout ce que j’ai lu sur ces disparitions étranges, ce beau jeune homme étudiant en médecine dont j’ai vu la photo et qui a été inquiété car il a été vu très fréquemment rodant autour de cet abri.
Cette cabane décrite comme étant le dernier lieu où furent aperçus les disparus…
Le mystère est total. Elle a l’air tellement inoffensive et surtout tellement petite. Je ne vois pas bien comment ces faits ont pu être aussi mystérieux.
J’arrive devant les bâtiments de l’usine.
Tout le monde est là à m’attendre.
« Tu faisais quoi ? » (Amabilité d’ingénieur)
« Rien je diagnostiquais le forêt et réfléchissais au passage des engins et à la meilleure implantation pour la base vie en phase chantier vis-à-vis de notre volonté à tous de respecter au mieux l’eco système du site ! »
« il faut que tu ailles discuter avec la châtelaine du coin. Elle est farouchement opposée au projet et il faudrait essayer de calmer les esprits. Elle est prête à s’enchaîner devant la grille pour que le projet d’extension ne se fasse pas (déjà entendu ça quelque part moi ?!).
Elle a voulu mainte fois racheter ce bois mais il a été cédé à la commune par son père ou bien le père de son père je ne sais plus.
Bref elle est réputée pour être acariâtre et va nous mettre tous les écolos à dos alors vas-y c’est ton domaine non ? »
« l’acariatie ? »
« Quoi »
« C’est mon domaine ? L’acariatie ? Ca n’existe pas je pense ! »
« non l’écologie »
« Ca n’est pas parce que je suis paysagiste que je suis écologiste.»
« Bon tu veux bien y aller ou non ? »
« Oui c’est bon. Je vais prendre rendez-vous avec elle. J’irai dans la semaine».
Je lève les yeux et aperçois le fameux château à quelques centaines de mètres de là. J’avais effectivement lu cette histoire de domaine vendu au rabais, cette propriété tronquée sans vraiment d’explication.
Nous rentrons à l’air de co voiturage. Je récupère ma voiture et rentre au bureau.
Comme à mon habitude quand le soleil est rasant je fais un léger détour et passe par les alignements car la luminosité y est toujours magnifique et la vue de ces pierres inertes y est reposante.
C’est là que J’aperçois un copain archi avec deux elfes en train de soulever un menhir. Je m’arrête et lui demande ce qu’il fait.
Il me répond qu’il lit mes chroniques et cherche ma cabane.
Je tente de lui expliquer que ce sont des histoires que j’écris pour me détendre, parler de mon métier, me faire connaître et qu’il ne va pas mettre à sac les alignements pour autant !!!
Il me répond que bien sûr que non d’ailleurs il est bien incapable de soulever un menhir : C’est parce que là encore je suis en train d’écrire que je crois que c’est possible. Très fier il me dit : tu as vraiment une très haute image de moi pour croire que je suis fort comme Astérix.
Je retourne au bureau…