« Prénom » : Nom particulier joint au patronyme et qui distingue chacun des membres d’une même famille. 4

« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

4ème partie.

Inutile de vous dire que là, je panique totalement.

Je fonce au commissariat de police. Je sonne.

Après un temps qui me semble interminable compte tenu du fait que je me sens traquée, un gendarme m’ouvre la porte et me demande ce qui m’amène.

A la vue de sa trace de mayonnaise sur le coin de la lèvre je comprends que je le dérange.

Je lui explique être allée sur Internet à la recherche des Stéphanie, lui raconte le site de la cruciverbiste, le mail à suivre avec la liste des définitions et puis là tout de suite la menace évidente : le texto !!!!!

Je vois bien à son air débonnaire et son sourcil levé qu’il est loin de réaliser à quel point l’heure est grave et qu’il est même peut-être en train de me prendre pour une folle.

Il me dit qu’il va falloir remplir un formulaire en trois exemplaires en étant très précise  et en renseignant scrupuleusement toutes les cases.

Je déteste remplir ces trucs où il ne faut jamais déborder. Je déborde toujours moi. Après tout l’administrophobie existe bien alors alors pourquoi pas la formularophobie ?

Après 10 bonnes minutes j’ai enfin fini.

Il reprend mes feuillets puis me les tend en me disant : « c’est quoi ça ?» en me montrant les bas de pages.

Je lui réponds non contente de ma subtilité « vous m’avez demandé d’être précise. C’est ce que j’ai fait. Il faut indiquer l’heure en bas de page et j’ai mis plus de trois minutes à remplir chacune d’elles donc il y a trois heures différentes d’indiquées.

« Très bien visiblement vous avez bien repris le sens commun alors arrêtez de me faire perdre mon temps »

Il déchire les feuillets et me flanque à la porte.

C’est malin de vouloir faire de l’humour dans un moment pareil. Ca m’apprendra.

Je retourne au bureau en regardant de manière totalement paranoïaque dans mon retro afin de m’assurer que je ne suis pas suivie.

J’y retrouve Patricia qui fini toute chamboulée à la fin de mon histoire.

Elle trouve l’idée géniale d’appeler à la rescousse notre client dont on est persuadé qu’il est membre du GIGN ou des forces spéciales.

Je retrouve son numéro et me lance.

« Allo bonjour Monsieur, vous vous souvenez de moi. Je suis un peu ennuyée de vous demander cela mais j’ai un souci et peut-être pouvez-vous m’aider. Je lui raconte en détail mon histoire ».

S’ensuit un gigantesque silence.

Je suis persuadée qu’il est en train de fomenter je ne sais quelle  action secrète pour me délivrer de cette terrible menace mais il me répond :

« Excusez moi Stéphanie mais je suis représentant en produits pharmaceutiques  je ne vois pas bien en quoi je peux vous venir en aide »

Là je devine la feinte de la couverture et je le rassure en lui disant que je saurai rester discrète.

Je lui rappelle son voyage au Kenya au même moment que les affrontements dont on a parlé à la télé.

Il me répond :

« Zone du Kenyah  à Ploeren à côté de Vannes. Pas en Afrique !!!! Qu’est ce que vous êtes allé chercher ? »

Je suis abasourdie et consternée mais je contre attaque :

« Ah oui et vos petites expéditions au Togo plus précisément à Lomé pendant les manifestations puis les élections… »

« A Lommé avec deux m. C’est au danemark ma fille y fait ses études. Je suis navrée mais je crois vraiment que vous vous êtes fait des idées sur moi. Je suis un peu flatté mais très embêté pour vous »

Je suis sous le choc. Patricia aussi. Dire que cela fait des années que l’on fantasme sur ce type.

On est là comme deux pauvrettes à se regarder.

STOP

 

« Allo Cécile » C’est ma copine qui travaille à air France. Elle a toujours des idées totalement farfelues alors là c’est le moment où jamais.

« Je t’appelle parce que je suis un peu ennuyée là avec mon histoire de chroniques »

« Ah bon qu’est ce qui ne va pas ? »

« Pour être honnête je n’ai pas trop de fin »

« Non mais tu plaisantes ? Tu écris sans savoir où tu vas ? »

« Non pas vraiment mais  Sandrine m’a plus ou moins damé le pion sur Facebook avec cette histoire de traitement hormonale… C’était plus ou moins l’idée. »

« C’était quoi exactement ta fin »

« Et bien le flic du commissariat finissait par revenir et m’annoncer que ce type était effectivement cinglé. Que ce Etienne avec qui j’avais rendez-vous et la Stéphanie cruciverbiste ne faisait qu’un. Qu’il se faisait appeler Etienne Chancel car Chancel est le vrai nom de Sheila. Qu’il rêvait de devenir une femme et de s’appeler Stéphanie le correspondant féminin de Etienne.

« Heu je n’ai pas du boire assez de Caïpirinha moi ! Et tu ne retombais jamais sur tes pattes avec ton obsession du début à retrouver les Stéphanie ? »

« Si justement, le flic m’annonçait qu’il y avait sur le Morbihan 6 plaintes de Stéphanie contre ce fou furieux et je m’apercevais qu’elles étaient toutes soit coiffeuse, soit décoratrice, dentiste, photographe, organisatrice de Raid…ce qui expliquait que je les croise si peu car elles sont parfaitement disséminées dans le monde professionnel et je me félicitais de constater à quel point nous étions  pluridisciplinaires dans notre genre »

« Et bien fini là-dessus ! »

« OK. »

FIN