« Prénom » : Nom particulier joint au patronyme et qui distingue chacun des membres d’une même famille.

« Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. »

1ère partie

Il faisait beau cet après midi de mars et j’avais décidé de profiter d’une terrasse pour lire mon dossier de concours, au soleil, devant un bon café.

J’avais au préalable imprimé les pages me concernant : le PFD faisant parti du DCE transmis par L’AMO, sans oublier le CCTP, le RC, le DPGF, le BPE, l’AE, le CCAP et ses annexes… Ah, la France et son cortège d’Acronymes. Bienvenue dans mon métier.

Bref, je me plongeais dans les préconisations concernant les aménagements paysagers avec consternation, découvrant les exigences contradictoires du programme : prévoir une végétation favorisant la biodiversité du site et l’intrant d’insectes pollinisateurs… (deux lignes plus loin) Eviter les plantes allergènes (ca va être compliqué vu que c’est en général le pollen à l’origine des allergies !).

Prévoir une végétation endémique de type hortensia, rhododendrons…(oui alors là il va falloir que je leur explique qu’en Bretagne les seuls végétaux endémiques sont la bruyère et l’ajonc, le reste à été importé de l’est). Attention à ne pas planter d’arbres de haute tige à proximité des bâtiments…à être conforme aux règles d’urbanisme qui impose un recul de 2m des limites de propriétés … (vu la taille de la parcelle il y a fort à parier que le bâtiment ne va pas être si loin des limites, il va y avoir un problème), à privilégier les sujets non traçants, les variétés d’arbustes non toxiques ni épineuses (adieu les ajoncs) et être force de proposition dans la variété des essences pour favoriser une gestion diversifiée des espaces.

BOOOONNN on avance, des plantes en plastiques ou génétiquement modifiées  c’est ce qui me reste!

J’en étais à ces soliloques quand j’aperçois, Jean un thermicien avec qui j’ai l’habitude de travailler qui m’interpelle :

“ Salut Stéphanie, je te présente ma femme, Stéphanie”.

“ Bonjour”. En répondant, je me fais cette réflexion qu’il est rare que je rencontre une Stéphanie de mon âge.

C’est dingue ça ! A part la Stéphanie archi, la femme d’un copain et deux autres, je n’en connais pas. Comment ça se fait.

Dans ma classe au lycée Alain en seconde il y en avait 4, 3 en première, cinq en terminal…

C’est quoi ce délire, elles sont passées où toutes ces Stéphanie ?  Il y a pourtant eu un carnage avec ce prénom et puis plus rien. Elles sont toutes mortes, ou haltérophiles ou expatriées au moyen orient.

Il faut que je mette ça au clair, que je lève ce doute.

Et si un tueur en série s’était acharné à éradiquer les Stéphanie nées dans les années 70 pour se venger de sa petite cousine dont il était amoureux et qui lui a préféré son frère devenu notaire ?

Je retourne au bureau et mon plonge sur la toile.

Effectivement le bref succès de ce prénom se confirme. 23 500 naissances en 1974, 4 ans dans le palmarès des prénoms. 24ème prénom le plus attribué en France au cours du XXème siècle.

Les Stéphanie célèbres, deux princesses, trois tennis womens et une actrice porno américaine. Pas de quoi pavoiser de ce côté-là donc je continue ma recherche.

Je tape : meurtre + Stéphanie. Ce n’est quand même pas possible. On est des gentilles nous les Stéphanie. On est comme les miss France. On est contre la famine et la guerre dans le monde.

J’attends, mon cœur bât la chamade, non mais quelle angoisse.